Ovide Testo

Testo Ovide

Il faut être encore un enfant
puis se lever à l’heure des poules
voir le soleil qui nous attend
pour apparaître au fond de la cour

ceux qui ont grandi au village
ont vu tomber les lampadaires
devant l’aurore, quand le ciel charge
pour le spectacle son et lumière
un jour que j’avais questionné
mon père m’avait pris par la main
m’avait amené au poulailler
voir où se forge le bruit du matin

ovide!
le soleil se lève, je l’ai entendu
c’est-tu le jour qui chantait
dans le fond de ta cour, tous les matins?

on va pas se perdre dans les calembours
mais il faut bien vous dire son nom
le propriétaire de la basse-cour
je vous le présente : ovide samson

c’est la maison jaune aux moulures blanches
pas loin du coin st-paul, st-pierre
comme un soleil pastel qui penche
ou bien comme un œuf au miroir
fallait marcher dans le gazon
aller plus loin que les pommiers
les pattes courtes, c’était long
et j’apportais du pain séché

c’était en plein la belle époque
le vent flippait la girouette
le coq avait une bonne cote
puis les poules faisaient les coquettes

ovide!
le soleil se lève, je l’ai entendu
c’est-tu le coq qui leviat le jour

tous les matins, dans le fond de ta cour?

et puis le temps fait mille tours
a moi de répondre à mon fils
que le soleil, il est pas sourd
mais qu’il ne fait pas de musique

j’ai joué au père qui sait quoi
une histoire puis un bout de pain
j’ai vu mon fils et c’était moi
les pattes courtes et c’était loin

elles se sont lancés dans le grillage
comme si elles s’en souvenaient aussi
des poules usées ou des vieux anges
qui pinçaient les doigts de mon petit

le coq est resté en arrière
lui de son bord et moi du mien
un peu fripé mais toujours fier
j’ai su qu’il préparait sa fin

ovide!
le soleil se lève mais on l’entend plus
c’est-tu le coq ou le soleil?
ou bien c’est moi qui s’est perdu?

là- bas derrière la maison jaune
ovide est vieux, les poules parties
j’ai été hier voir les décombres
j’ai trouvé le soleil endormi

ovide?