Histoire De Rouille Testo

Testo Histoire De Rouille

S'il est une chose abondante, pour ne pas dire récurrente,
dont à Brest nous sommes fournis à volonté, c'est bien la pluie.
Crachin, giboulées ou averses qui nous brumisent ou nous traversent
font mentir hélas le dicton qui dit qu' la pluie n' mouille que les cons.

Brest fut un laboratoire pour les anti-rouille, c'est notoire,
chez nous Framéto et Minium furent testés à leur maximum.
L' inox, les tôles galvanisées de rigueur furent installés (heu !).
Le cri du cœur de ce temps-là était : “la rouille ne passera pas !”
Refrain: On dit seuls les cons ne changent pas,
Hélas, chez nous ils changent aussi.
Les anti-rouille d'autrefois sont les pro-rouille d'aujourd'hui.
C'était moche la rouille autrefois, aujourd'hui la rouille c'est joli,
la chose qui ne change pas c'est que nous payons leurs conneries.

Toujours à la pointe du progrès dans le vent au propre, au figuré.
Chez nous comme dans le cochon tout est bon dans l'innovation.
Toujours à la pointe pour les cirés, mais pas en reste pour les aciers,
si pour la pluie vive le Cotten, pour la rouille merci le Corten.

On nous dit : loin d'être obsolète, en vogue chez les architectes,
l'acier Corten vieillit très bien et se rouille grain après grain,
gris anthracite à l'origine, feuille morte après la patine.
Pourquoi des couleurs automnales quand elles pourraient être estivales ?

La silhouette de l'édifice ne paraît pas très novatrice,
car il y en a à faire fumier au port de ces hangars rouillés.
Se refuse-t-on boulevard Clémenceau à faire enfin quelque chose de beau ?
Cinéma, Quartz, fac Ségalen, c'est le concours du plus vilain !

Acier Corten pour notre tramway circulant sur des rails oxydés,
dans le futur stade brestois, sûr que la pelouse rouillera.
Si toute la ville devient rouillée notre ferveur va se réveiller.
Nous en appellerons au divin : Jésus, transforme la pluie en vin !

A-t-on consulté pour la rouille la marine, les gars de l'arsouille.
Ces experts en tôle rouillée sont incollables sur le sujet.
Toujours critiques ces Goristes, ils vieux-connisent et ils insistent.
Ils se moquent dans leurs chansons, mais n'ont jamais de solution.

Laissant notre rôle arbitraire, nous allons prouver le contraire,
faire d'une pierre deux coups montrer qu'on n'est pas des grignoux.
La solution que nous proposons c'est de faire remonter de Toulon
le Clémenceau désamianté pour le transformer en ciné. (bis)