Simple Constat 6 Testo

Testo Simple Constat 6

N'oubliez pas qu'je souhaite la paix lorsque je dis : "Salâm 'aleïkoum"
C'est pas plus dangereux que dire : "Ça va, my man, cool ?"
Ça joue l'anti-raciste, blabla à pleine bouche
Crois-moi : il doit se laver quinze fois lorsque ma main l'touche
Eh ouais, my man, j'glousse, je me contente de me marrer
Lorsque je les entends parler, qu'ils la ramènent tous
L'Etat français, de la piété, s'est séparé
Marié à la laïcité, cent dix années avec la même pouf
Du coup, ils nous malmènent, couz'
Sans comprendre que, quand on cultive la haine, poussent
Des fruits pourris et non-comestibles
Avec lesquels l'audimat se nourrit, il faudrait qu'on m'explique
Ils aimeraient qu'on n'respire pas le même air qu'eux
Sur nous, ils aimeraient faire feu avec la même fougue
Il faudrait qu'on résiste, à chaque fois qu'on essaie de
Faire mieux, ça les rend nerveux, ils ont la haine, chouf
Allez vous faire... oups, j'ai failli m'emporter
Car ma patience s'éloigne et l'insulte est à portée
De main, mais j'veux pas la saisir, c'est rien, le 'zin
T'inquiète, j'me retiens, les plains, et les laisse dans leur délire
En attendant, j'avance, savoir dans le fourreau
Prêt pour devenir le bourreau d'l'ignorance
Ils nous voient comme le problème, c'est pour ça qu'ils nous offensent
De plus, la main de la haine caresse la douce France
Et m'hérisse le poil, ça m'irrite grave de voir des débiles qui parlent
Qui critiquent et s'battent, ces gars méritent des claques
Je crois qu'ils comprennent pas c'qu'on dit, c'qu'on rappe
Ils font comme d'hab', ils disent qu'on râle et nous comparent aux psychopathes
Dirigés par des tarés qui aimeraient qu'ça cogne
Au pire faut s'préparer car plus rien n'est carré dans l'Hexagone
Ils veulent qu'la guerre soit déclarée, les égarés s'abonnent
On peut les comparer qu'à des charognes
Lassés par la couleur de ma peau, ils aimeraient régler le contraste
En mettant sur nos têtes des contrats
Tu vois en moi l'ennemi juré dans le combat
Alors que j'suis dans le même camp qu'toi, espèce de con, va
Simple constat : j'fais c'qu'ils ne font pas :
Prendre du recul, et j'refuse de jouer les gros bras
Devant les manchots, c'est pas très élégant
J'suis pas de ceux qu'applaudissent dans l'combat d'la fourmi contre l'éléphant
La vérité est brutalisée, le peuple est paralysé
À l'idée de nous voir nous radicaliser
Tout est mal analysé, vu qu'ils sont tous bêtes
Ils nous voient comme des fous, p't-être pensent qu'on s'fout d'être devant le Fouquet's hallalisé
À chaque délire renaît le spectre d'la rivalité
Les langues se délient et puis l'injure devient banalité
C'est l'défilé des pires mentalités
Mon compte Facebook est à deux doigts de s'pendre avec son fil d'actualités
Comme si on était partants
Pour faire de la France une boucherie, et mettre à feu et à sang
Ce pays où se trouve notre négoce
Qui m'a vu naître et verra sûrement naître mes gosses
Ridicule, hein ? Mais, le comble, dans l'histoire
C'est qu'y'a des cons pour y croire
J'voulais voir la naissance du vivre ensemble
J'y croyais fortement, mais j'ai pu voir que son avortement
Grosse erreur quand on s'comporte n'importe comment
Et tu compares mon comportement
J'voulais contrer l'discours d'Eric Zemmour
Et tirer les choses vers le haut mais j'me rends compte que la connerie c'est lourd
Et puis j'suis pas haltérophile
Faudrait qu'on soit plusieurs à dénoncer tous ces bâtards qu'adhèrent au crime
J'refuse de me taire au risque qu'ils me fassent passer
Pour un décérébré devant l'apologie du terrorisme
Frérot, vas-y molo, c'est compliqué, j't'explique
À cause des actes immoraux, l'ambiance est électrique
Force est d'constater que, dans l'drame, tout bascule
Quand il y a décharge émotionnelle, le courant ne passe plus
Beaucoup de raisonnements moisis, à croire qu'ils ont un boule
Au lieu d'une bouche quand j'entends les merdes que leur voix chie
Amalgame excusé pour cette fois-ci
J'ai rien à voir dans cette histoire, j'suis pas Charlie, j'suis pas Kouachi
Simple rappeur, j'suis pas dessinateur
Wow, regarde ma tête : est-ce que j'ai l'air d'un tueur ?
J'ai pas l'insouciance d'un dessin provocateur
Ni celle d'une kalachnikov face à une armée de crayons d'couleur
Et puis quand ces faits horribles arrivent
T'es jugé complice si tu dis pas vite : "J'me désolidarise"
C'est un truc de ouf, j'vais pas te demander
De te désolidariser de Breivik, ça coule de source
Notre hypocrisie est légendaire
Avec nos indignations sélectives et temporaires
Charlie sur ta photo de profil, et ça t'amuse, couz' ?
Un jour après, t'avais ton plus beau selfie, la bouche en cul d'poule
La solidarité française n'a pas d'visa, bah ouais man
C'est pour ça qu'elle est Charlie et pas Kényane
Tes prises de position sont éphémères
T'étais Charlie l'temps d'un statut, moi, ça fait trente-trois piges que j'suis Kader
Est-ce que tu sais ce que ça représente
D'avoir le rôle du monstre horrible du film d'épouvante
Du jardinier plein d'mauvaises graines qui sème la tourmente ?
Entre la prière et la tournante
Oh, et puis chut, j'vais pas pleurer dans les chaumières
Fuck le misérabilisme, fuck les discours victimaires
J'fais pas la guerre aux fachos, à ces gens qu'la haine assiste
Pour moi, c'est un compliment de ne pas être aimé par un raciste
Qui voit les bougnoules, les négros
Comme la source de tous les maux
Alors que je n'y suis pour rien, frérot
Si Marianne a une épée Damoclès au-dessus d'la tête lourde de deux milliards d'euros
Trop d'ignares et d'blaireaux qui ne voient pas la vérité
Sont comme aveugles avec des lunettes aux verres cimentés
Manipulés peu à peu, du coup, comme un pompier
Face à la forêt enflammée, on n'y voit que du feu
Entre les politiciens qui en font trop, les théoriciens du complot
Les versions officielles qui sonnent faux
On n'sait même plus qui parle, attends
J'sais même plus c'qui est vrai, c'qui est faux, comme quand j'regarde Kim Kardashian

Elle est bonne, celle-là...
J'parle de la phase, hein, pas de Kim

Monde parallèle parce qu'il y a beaucoup
De silicone dans les médias, j'trouve ça pathétique
Le constat est amer, c'est dangereux, c'est hardcore
J'ai vu la guerre se désaltérer au bar de la mort
Commander une boisson bizarre avec un arrière goût de crime
Faite de larmes et de sang, sans doute sa version d'la grenadine
Il est temps d'calmer ma rage, je crois
En plus, le cameraman a mal au bras
Mais bon, j'suis chaud, et tu l'as remarqué
Gros, tu sais pas dans quoi tu t'es embarqué
J'vais pas péter l'million avec mon rap, soyons pas malhonnêtes
J'vous donne ça, cadeau, pour qu'ça vous serve de baromètre
Pour que tu captes à quel point le niveau baisse
Allez, j'fais aussi ça pour que les rivaux stressent
Aussi pour qu'les mythos cessent, range toutes tes hypothèses
Tu vois bien qu'au micro j'pèse, que du lourd, des rimes obèses
Et tu sais qu'au niveau texte, on aime les écrits complexes
Pas l'son de discothèque, pas de timinik complexe
De toutes façons, j'm'en tape, les gars, y'a pas d'actu'
Big up à ceux qui m'disent : "R.E.D.K., t'assures
Sur la place de number one, faudrait qu'on t'catapulte"
Merci bien, mais j'en reviens, j'viens de faire caca d'ssus
Oh là là, j'abuse, là, c'est grave, j'assume
Là, je crois qu'j'sature, mais toujours à l'affût
De la meilleure rime, en théorie, je suis le rythme
Et trouve ce qu'ils font horrible, mais j'en ris, oui, tellement que ça pue
J'suis sur l'autoroute du rap, en première sur la voie d'gauche
Et j'entends des trucs grave bof
Crades, moches, y'en a ras l'bol
Certains MC devraient rapper avec un "A" sur l'omoplate gauche
Voire interdits d'conduite
Mais, bon, c'que je dis là est utopique
J't'ai dit qu'ton rappeur préféré j'le bouffe au p'tit dej', en fait, c'est plus comique
J'le fais avec du sel, du poivre, de l'ail et un peu d'huile d'olive
C'est quoi qu'tu piges pas, le zinc' ?
J't'ai dit qu'j'sortirai plus d'album solo, j'ai pas dit d'freestyle de dingue
Et pour finir sur une note de respect
J'finirai par une lettre qui pourrait être un mot : "P"

"P" : P-A-I-X, c'est pas P-E-T...
Le rap, c'est simple quand on sait l'faire
C'est plus compliqué dans le cas contraire