Les Printemps Testo

Testo Les Printemps

Une maison, un jardin,
un pot d'fleurs, un p'tit copain.
un boulot qui sert à personne,
et puis des pilules pour ton chien.

T'as vu c'qu'on à prévu pour toi
Sûr t'auras tout le nécéssaire.
Un chemin qui va droit tracé
pour la maison d'retraite
Dans ma bagnole, dans le trafic
faudrait oublier la panique.
Paranoïa dans les cerveaux.
Paranoïa dans les mêtros

Paris toute nue sous les étoiles
qui r'ssemble à rien qu'à s'faire la malle
De l'autre côté de l'Atlantide
histoire d'aller défier le vide

funambule entre les grattes ciel
Je défie les mirages..
les avions d'chasse et les soleils
l'accoutrement et l'apanage
Des societés sous vide
Des amours de supermarchés

Mais la meute est avide,
du rien qu'on lui promet..
Est-ce que tu vois le printemps?
Moi je ne vois rien venir..
Dis moi est-ce que tu l'entends?
La grande dépression qui arrive..

J'vois des champignons sur la mer
Des araignées sur l'hémisphère
La lune est blues et les surfeurs
ont les trajectoires du bonheur

Bali, Paris on se ressemble
pas vu pas pris dans l'ambulance
les filles ont les gueules de traversières

Etendez moi dans vos campagnes..
Crucifiez l'être et le paraître..
dis où l'on va, toi le sais-tu?
sûr, sur des océans perdus..
navigateur, au gré des vents,
je marche nu sur les torrents
Les pirates ne me font pas peur
Depuis que je t'ai dans le coeur.

Moi tu sais, je vois des printemps
à chaque môme qui crie la rage,
à chaque bagnole qu'on brûle,
à chaque mot tendre qu'on dit,
à chaque idiot du village,
qui trouvera sa Marguerite
à chaques fois qu'un bout de pierre,
parvient à sortir de l'éclipse.

Est ce que tu vois le printemps..
Celui qui met nos terres, au soleil..
Dis moi est-ce que tu l'entends?
Du bourgeon oui la fleur qui sommeil
Est ce que tu vois le printemps?
Celui qui fait couler les ruisseaux
Dans les flots des océans
faut remettre les compteurs à 0.

Plus le droit d' rouler à 55
Plus le droit de fumer dans les cafés
Plus le droit d'être bourré à la rue
Plus le droit de se balader tout nu
Plus le droit de passer la frontière
Plus le droit de boire dans les rivières

à chaque coin de rue, un péage.
à chaque merde, son emballage.

Plus le droit de faire l'amour dehors
Plus le droit des feux sur la plage
Plus le droit de chanter dans les métros
Plus le droit de se trouver un boulot
Plus le droit d'aimer les filles des rues

Plus le droit que de fermer sa gueule
Plus le droit que de finir tout seul
Tout droit dans le cercueil

Dans cette insignifiance autour
Dans ce marché aux idioties
Dans les travers de qui on est
Dans le pervers des libertés

Dans la thèse et dans l'antithèse
Dans la chaleure rouge des braises

Dis-moi quand tu regardes
au fond des horizons du mauvais temps ..

Est ce que tu vois le printemps..
Celui qui met nos terres, au soleil..
Dis moi est-ce que tu l'entends?
De la fleur, y'a l'épine qui sommeille
Est-ce que tu vois le printemps?
Celui qui fait couler les ruisseaux
Entre les doigts des torrents

Oui c'est sûr qu'ils sont ivres nos bateaux
Est-ce que tu vois le printemps?
Nos amours que l'on jette en pâture
Dans les flots des océans
Les lettres restent mortes litteratures.